Les Vallées vaudoises, dont le Val Pellice fait partie, constituent un petit îlot protestant dans les Alpes occidentales.
D’un point de vue linguistique, on peut les placer dans la zone occitane qui, en Italie, s’étend de la vallée de Suse aux Alpes maritimes, caractérisées également par l’utilisation de la langue française. En effet, le Piémont a gravité sur l’orbite culturelle française pendant des siècles et le Val Chisone a longtemps fait partie du royaume de France.
En outre, les protestants piémontais devaient rester en contact avec Genève et les églises huguenotes françaises pour survivre. En effet, les Vaudois ont été excommuniés et persécutés par l’Église catholique et la Savoie à partir du XIIIe siècle pendant 500 ans. Ils ont résisté par les armes dans certains endroits. La liberté civile leur a été accordée le 17 février 1848 par le roi Charles Albert.
L’école a toujours constitué un élément essentiel de la vie des communautés protestantes. Le système scolaire mis en place et géré par l’Église vaudoise était très développé : de la « petite école » dans chaque hameau à l’école du chef-lieu en passant par les écoles latines (le collège) et le Collegio (le lycée).
Ce programme de scolarisation permit à la communauté vaudoise d’atteindre des niveaux d’alphabétisation parmi les plus élevés d’Europe à la fin du XIXe siècle.
La mise en œuvre d’un tel plan organique fut rendu possible aussi grâce à l’intervention d’amis et de bienfaiteurs étrangers, dont les Britanniques Charles Beckwith et William Stephen Gilly.
L’usage du français, les contacts avec diverses réalités européennes et la religion protestante ont fait qu’au fil du temps, de nombreux visiteurs et voyageurs ont laissé des récits de voyage intéressants.
Les contacts européens ont repris dans l’après-guerre dans le val Germanasca avec le travail d’Agape, centre œcuménique pour la jeunesse construit grâce à des volontaires à Prali et qui accueille encore aujourd’hui des rencontres et des séminaires de renommée européenne.
TORRE PELLICE
Torre Pellice "La Tour", est une commune importante des Vallées vaudoises et est décrite par Edmondo De Amicis comme la “Genève italienne”. Elle doit son nom à la tour construite sur la colline, aujourd’hui connue sous le nom de « Fort », aux alentours de l’an 1000.
On trouve plusieurs musées, bibliothèques, archives historiques et galeries d’art moderne.
L’histoire de Torre Pellice est étroitement liée aux événements de la vallée et au peuple vaudois. Déjà dès le début du XIIIe siècle nous avons des preuves de l’existence dans la vallée de nombreuses familles adhérant au mouvement né en France au XIIe siècle sous l’impulsion de Pierre Valdo.
Le XIXe siècle a vu la consolidation de l’industrialisation à Torre Pellice avec une forte augmentation démographique. La ville s’agrandit, les activités commerciales se développent et en 1882 la liaison ferroviaire Pinerolo – Torre Pellice est construite.
La zone piétonne commence sur la place San Martino où se trouvent l’ensemble de l’église catholique (façade néoclassique, nef unique, coupole très haute) et le prieuré mauricien annexé, en face de la « fontaine Charles Albert », réalisée par l’architecte Mellano à la demande du roi, comme l’indique l’inscription « Le roi Charles Albert au peuple qui l’accueillit avec tant d’affection ».
Le « quartier vaudois » comprend, outre le temple (de style roman, à trois nefs, abside, galerie et façade caractérisée par deux clochers latéraux), une série de bâtiments historiques : la Maison vaudoise avec la salle du Synode au rez-de-chaussée où le synode se réunit chaque année, la Maison pastorale, les anciennes maisons des professeurs (résidences des professeurs du Collège vaudois), la Maison unioniste, le Musée ethnographique et historique, le Collège vaudois, aujourd’hui lycée européen, et la Maison d’hôtes vaudoise, un lieu d’hébergement important pour les touristes qui visitent la ville.
Le marché hebdomadaire a lieu le vendredi matin dans les rues du centre. Le deuxième samedi de chaque mois, la zone piétonne accueille le marché des produits biologiques et artisanaux.
La patinoire a été construite à l’occasion des Jeux olympiques de Turin en 2006. Le premier club de hockey sur glace du Piémont nommé « Valpellice Bulldogs » a été fondé en 1934 et les matchs sont suivis par un grand nombre de supporters.
ANGROGNE
La vallée d’Angrogne est une vallée secondaire du Val Pellice. Le nom vient de la rivière du même nom et est un toponyme celtique qui signifie « eau courante ».
Divisée en de nombreux hameaux, la vallée fut un centre important du mouvement vaudois et est encore aujourd’hui riche en monuments et en lieux historiques que l’on peut visiter et qui témoignent des événements des conflits religieux qui ont eu lieu entre le XVe et le XVIIIe siècle.